Quel est le salaire moyen d’un kinésithérapeute ?

Publié le 17 avril 2025 par Olivier

La profession de kinésithérapeute connaît un essor sans précédent en France, avec une augmentation constante du nombre de praticiens et une demande croissante de la part des patients. Pourtant, derrière la perception d’un métier gratifiant se cache une réalité économique parfois complexe, notamment en ce qui concerne les salaires. Les kinésithérapeutes de France se divisent principalement entre ceux qui exercent en libéral et ceux qui travaillent dans des établissements publics. Mais quel est véritablement le salaire moyen perçu par ces professionnels de santé en 2025 ? Explorons ensemble les éléments qui jalonnent ce parcours.

La dynamique du métier de kinésithérapeute en France

Le corps médical français compte aujourd’hui plus de 109 000 kinésithérapeutes, une progression significative par rapport aux années précédentes. Face à l’augmentation desservie du nombre de personnes âgées, qui a crû d’environ 28% au cours des 25 dernières années, le besoin en kinésithérapeutes devient pressant. La formation de ce personnel de santé se révèle donc cruciale pour répondre à cet enjeu.

Les tendances démographiques et leur impact

En 2025, l’âge moyen des kinésithérapeutes est de 38 ans, ce qui témoigne d’une main-d’œuvre relativement jeune. De plus, la profession est désormais concernée par une féminisation croissante, avec 52% de femmes pratiquant en tant que kinésithérapeutes. Ce changement sociétal souligne non seulement un intérêt croissant pour le secteur, mais reflète également la manière dont les rôles et attentes évoluent au sein des professions de santé.

Le choix d’exercice : libéral ou salarié ?

La majorité des jeunes kinés diplômés, soit environ 85%, choisissent de se lancer en libéral. En revanche, seulement 15% optent pour des postes en milieu hospitalier ou dans des institutions médico-sociales. Cette orientation vers le libéral permet une plus grande flexibilité, bien que cela vienne avec ses propres défis, notamment en matière de gestion des charges professionnelles.

La rémunération du kinésithérapeute : entre réalité et idéaux

L’aspect salaires des kinésithérapeutes est particulièrement disparate, selon qu’ils exercent en libéral ou dans le secteur public. En moyenne, un kiné en libéral peut espérer toucher environ 3 500 euros net par mois. Cela peut sembler attrayant, mais il est essentiel de noter que ce revenu est souvent le résultat d’un engagement de 40 à 50 heures de travail par semaine, sans compter les tâches administratives qui incombent à chaque professionnel.

Type d’exercice Revenu moyen (euros net) Heures hebdomadaires
Libéral 3 500 40-50
Public 2 102,03 – 3 578,86 35 (typique)

Les disparités de salaires en milieu public

Côté public, les rémunérations des kinésithérapeutes dépendent d’une grille indiciaire spécifique. Un kiné débutant voir ses revenus commencer autour de 2 102,03 euros brut par mois, tandis qu’un professionnel expérimenté en fin de carrière peut aspirer à un salaire avoisinant 3 785 euros brut. C’est une structure salariale plus alignée avec la fonction publique, où le salaire évolue moins rapidement que dans le secteur libéral.

Evolution des salaires : stagnation des revenus chez les kinésithérapeutes

Un constat amer cependant, les revenus des kinésithérapeutes n’ont pas vraiment changé depuis 2014. Selon Guillaume Rall, président du Syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR), le pouvoir d’achat demeure en baisse, exacerbant ainsi la frustration des kinés qui ne bénéficient pas de forfaits rémunératoires comme d’autres professions médicales. Cette situation soulève des questions fondamentales : jusqu’à quand les kinésithérapeutes pourront-ils exercer sans une revalorisation significative de leur rémunération ?

Perspective d’avenir pour les salaires des kinésithérapeutes

Face à cette stagnation salariale, il est crucial pour les kinésithérapeutes de se mobiliser pour obtenir des compensations équitables. Des collectifs tels que Kine Consult ou Kine Pro sont souvent au front pour défendre les intérêts de ces travailleurs essentiels, mais le chemin reste long et semé d’embûches.

Les enjeux de la formation et de l’intégration des nouveaux kinés

Au-delà des salaires, la question de la formation des nouveaux kinés est essentielle. Avec l’impact de la réforme de la première année de médecine, qui a rendu l’accès à la profession plus exigeant, certains praticiens se voient contraints de se former à l’étranger, dans des pays comme la Belgique ou l’Espagne, où environ 43% des diplômés s’orientent aujourd’hui. Ce phénomène de mobilité pose également des défis et des questions autour de l’équivalence des diplômes et de l’intégration au sein du système français.

Les défis de l’intégration des diplômés étrangers

Les kinés issus de l’étranger apportent une diversité de pratiques qui peut enrichir le paysage professionnel en France. Néanmoins, ils rencontrent souvent des obstacles administratifs et culturels qui rendent leur intégration difficile. Il est donc vital que des mesures soient mises en place pour faciliter l’entrée de ces professionnels sur le marché français.

Les entreprises qui recrutent : un panorama du marché

Plusieurs cabinets et entreprises en France sont à la recherche de kinésithérapeutes expérimentés ou fraîchement diplômés. Des sociétés comme Kine Up ou Kine Mondo sont des acteurs clés du secteur proposant des opportunités variées de collaboration.

Les perspectives d’avenir pour les kinésithérapeutes semblent prometteuses, mais nécessitent un engagement collectif pour faire valoir leurs droits et assurer une réévaluation des salaires qui correspond à l’évolution de la société et des besoins des patients.